Faits marquants de l’automne : Inauguration du Jacobs Music Center de San Diego récemment rénové, avec l’Orchestre symphonique de San Diego — tournée européenne avec l’Orchestre symphonique de Montréal — et invitation à diriger la Philharmonie de New York
Sep 3, 2024Rafael Payare a entrepris une saison 2024-25 exceptionnelle comme directeur musical de l’Orchestre symphonique de San Diego (SDSO) et de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM). Le 28 septembre 2024, Payare inaugurait le Jacobs Music Center de San Diego, récemment rénové, lors d’un concert qui mettait en vedette les solistes Inon Barnatan (piano), Alisa Weilerstein (violoncelle), Jeff Thayer (violon solo du SDSO) et la soprano coréenne Hera Hyesang-Park. Le programme comprenait la création mondiale d’une œuvre composée pour l’occasion par Texu Kim.
Payare a poursuivi sa saison d’automne à San Diego avec, en octobre, trois programmes distincts. Dans le premier, qui marquait les débuts de son Festival Chorus (des 4 au 6 octobre), le SDSO créait Time, une commande conjointe faite au compositeur autrichien Thomas Larcher, et interprétait la Symphonie no 2 « Résurrection » de Mahler avec Angela Meade (soprano) et Anna Larsson (mezzo-soprano). La semaine suivante, les 12 et 13 octobre, Payare et le SDSO revenaient avec un programme qui juxtaposait l’unique Concerto pour violon de Brahms — interprété par le célèbre jeune violoniste arménien Sergey Khachatryan — et Pelléas et Mélisande de Schönberg, afin de souligner le 150e anniversaire de naissance du compositeur. Un autre programme fut présenté la semaine suivante, du 18 au 20 octobre, dans lequel Emanuel Ax se joignait à Payare et au SDSO pour interpréter le Concerto pour piano no 25 en ut majeur de Mozart. S’ajoutait au programme une réinterprétation musicothéâtrale de Roméo et Juliette de Prokofiev qui incorporait des projections et le texte original de Shakespeare, dans une mise en scène de Gerard McBurney.
Payare et l’OSM ont lancé en octobre leur troisième album chez Pentatone, entièrement consacré à Schönberg et où ils interprètent Pelléas et Mélisande et La Nuit transfigurée. En prélude à cet enregistrement et en ouverture de saison à Montréal, l’orchestre a présenté, les 11 et 13 septembre, les Gurre-Lieder de Schönberg avec Dorothea Röschmann (soprano), Clay Hilley (ténor), Karen Cargill (mezzo-soprano), Stephan Rügamer (ténor), Thomas E. Bauer (baryton) et le ténor Ben Heppner pour le sprechstimme (« chant parlé »). La représentation du 13 septembre — qui coïncidait avec l’anniversaire de Schönberg — fut retransmise en direct sur Mezzo, qui célèbre dix ans de partenariat avec l’OSM. Parmi les autres moments forts de la saison de Payare et de l’OSM, mentionnons la création mondiale d’une œuvre commandée par l’OSM au compositeur canadien Michael Oesterle (18 et 19 septembre), un programme entièrement latino-américain avec Paul Merkelo, trompette solo de l’OSM (6 et 7 novembre) et l’interprétation par le pianiste Bruce Liu de l’unique Concerto pour piano de Scriabine (13 et 14 novembre).
Le célèbre pianiste russe Daniil Trifonov s’est joint à Payare et à l’OSM pour interpréter, à Montréal, le Concerto pour piano de Schumann (18 septembre) et le Concerto pour piano no 1 de Beethoven (19 septembre). Ces prestations précédaient une tournée européenne qui s’est déroulée du 19-30 novembre dans les capitales culturelles que sont Londres, Luxembourg, Paris, Hambourg, Berlin, Amsterdam, Munich et Vienne. Outre les concertos de Schumann et de Beethoven, Trifonov a aussi interprété un répertoire variable qui comprenait Jeder Baum spricht (« Chaque arbre parle ») du compositeur irano-canadien Iman Habibi — une réflexion sur la crise climatique écrite pour le 250e anniversaire de naissance de Beethoven —, l’ouverture du Carnaval romain et la Symphonie fantastique de Berlioz, ainsi que la Symphonie alpestre de Richard Strauss.
Du 23 au 25 octobre, Payare était à nouveau chef invité à la Philharmonie de New York pour diriger le Concerto pour clarinette de Mozart avec le soliste Anthony McGill, la Symphonie « Pathétique » de Tchaïkovski et Fairytale Poem de Sofia Goubaïdoulina, inspiré par The Little Piece of Chalk de Miloš Macourek, une allégorie de la persévérance artistique.